TĂ©lĂ©chargercette image : Maitre Alex Ursulet Anne de Bourbon-Siciles assistent au 24e Gala de l'espoir de la Ligue contre le cancer au Théùtre du Chatelet a Paris, France, le 14 novembre 2016. Photo d'Aurore Marechal/ABACAPRESS.COM - 2DJTKED depuis la bibliothĂšque d’Alamy parmi des millions de photos, illustrations et vecteurs en haute rĂ©solution. TĂ©lĂ©chargercette image : Alex Ursulet et la princesse Anne de Bourbon des deux-Siciles lors du Gala d'enfance Majuscule a la salle Gaveau a Paris, France, le 26 mars 2018. Photo de Nasser Berzane/ABACAPRESS.COM - 2DD0KYM depuis la bibliothĂšque d’Alamy parmi des millions de photos, illustrations et vecteurs en haute rĂ©solution. BĂ©atriceMarie Caroline Louise Françoise de Bourbon des Deux-Siciles [1], nĂ©e le 16 juin 1950 Ă  Saint-RaphaĂ«l (), en France, est la fille aĂźnĂ©e de Ferdinand de Bourbon-Siciles, qui portait le titre de courtoisie de duc de Castro, prĂ©tendant PrincessAnne de Bourbon- Siciles and lawyer Alex Ursulet attend "Meme Si le Soleil Se Cache" Anne of Bourbon-Two Siciles book signing at Maxims" on Avocat Alex Ursulet, dĂ©fenseur d'Alain Carignon, maire de Grenoble, accusĂ© de Le4e salon du livre de Vernon ouvrira ses portes, dimanche 12 mai 2019, Ă  10 heures, au chĂąteau de Bizy, Ă  Vernon. Les passionnĂ©s de romans, de biographies, d’ouvrages d’histoire, de cinĂ©ma, de théùtre et de bandes dessinĂ©es retrouveront, jusqu’à 18 heures, cinquante-sept auteurs, et pas des moindres. Le comique Popeck, le producteur et essayiste Trouvezles Ursulet images et les photos d’actualitĂ©s parfaites sur Getty Images. Choisissez parmi des contenus premium Ursulet de la plus haute qualitĂ©. Ducde Castro et chef de la Maison royale des Bourbon des Deux-Siciles 1973-2008, il Ă©pouse le 25 juillet 1949, Ă  Giez, Chantal de Chevron-Villette (1925-2005), avec qui il a eu : La princesse BĂ©atrice de Bourbon des Deux-Siciles ( Saint-RaphaĂ«l , 16 juin 1950 ), Ă©pouse Ă  Paris le 19 dĂ©cembre 1978 (div. 1989) le prince Charles Bonaparte . 2 enfants : ă‚Čăƒƒăƒ†ă‚Łă‚€ăƒĄăƒŒă‚žă‚șでAnne De Bourbon Sicilesたă‚čăƒˆăƒƒă‚Żăƒ•ă‚©ăƒˆă‚„ăƒ‹ăƒ„ăƒŒă‚čć†™çœŸă‚’èŠ‹ă€ă‘ăŸă—ă‚‡ă†ă€‚ăƒ—ăƒŹăƒŸă‚ąăƒ ăȘAnne De Bourbon Sicilesăźé«˜ć“èłȘ玠材ç‚čたăȘかからお遾びください。 CepĂ©naliste rĂ©putĂ©, dĂ©fenseur du meurtrier en sĂ©rie Guy Georges ou de l’ancien maire de Grenoble Alain Carignon et personnage people pour son mariage avec Anne de Bourbon des Deux-Siciles Annede Bourbon Siciles and lawyer Alex Ursulet attend '23rd Gala Pour L'Espoir 2015' Auction Show To Benefit Against Cancer Associations at Theatre des Champs Elysees on November 9, 2015 in Paris, Get premium, high resolution news photos at Getty Images L2caCMT. Par Mike Irasque. Qui ĂȘtes-vous Alex Ursulet ? Partout oĂč il y a une machine’ contre un homme, je suis du cĂŽtĂ© de l’homme » En juillet dernier, un arrĂȘt de la Cour EuropĂ©enne des Droits de l’Homme CEDH condamnait la France, suite Ă  des violences infligĂ©es Ă  un homme – onze ans plus tĂŽt – par des agents relevant de l’autoritĂ© publique. L’avocat de la victime s’appelle Alex Ursulet. Dans notre espace martiniquais, ce prĂ©nom et nom ont d’abord Ă©tĂ© associĂ©s au RPR, Ă  Bernard Pons, Jacques Chirac dans les annĂ©es 80-90 , puis Ă  Garcin Malsa et Alfred Marie-Jeanne. Une Ă©volution » qui interpelle, non ? A la faveur de cette rĂ©cente victoire, nous avons voulu en savoir plus sur l’homme et son parcours. Mais qui ĂȘtes-vous Alex Ursulet ? J’ai d’abord une conscience politique par inculcation, par injonction paternelle ou familiale », rĂ©pond Alex Ursulet quand nous l’interrogeons sur l’éclosion de ses convictions, c’est le gaullisme, le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, mais sans plus. Mon pĂšre faisait de la politique, il a Ă©tĂ© le supplĂ©ant de LĂ©on-Laurent ValĂšre contre AimĂ© CĂ©saire, quand j’étais petit j’ai suivi des confĂ©rences politiques ; j’avais donc une petite conscience sourire. » AprĂšs ses Ă©tudes de Droit, le jeune homme devient avocat puis entre au cabinet de François Gibault, cĂ©lĂšbre pĂ©naliste français. Une formation professionnelle durant laquelle Gibault dit Ă  Alex Ursulet que ce qui compte c’est de se lever quand il y a une injustice ». Un propos qui peut faire sourire quand on sait que Gibault dĂ©fendit, entre autres clients, des membres de l’OAS Organisation ArmĂ©e SecrĂšte, ndr et un certain Jean-Bedel Bokassa, autoproclamĂ© empereur de Centrafrique ». Gibault avait un peu l’image d’un type de droite dure », reconnaĂźt Alex Ursulet, mais en fait c’est un anarchiste ». L’ anarchiste » Ă©tait un militaire durant la Guerre d’AlgĂ©rie ; ce seront donc quatre annĂ©es de formation pĂ©nale dure », indique notre interlocuteur. Pendant un an Gibault l’ oblige » Ă  ne pas plaider. Le jeune avocat l’accompagne aux Assises ; il doit Ă©couter, apprendre. Alex Ursulet rencontre alors celle qui deviendra son Ă©pouse et qui est Ă©galement avocate, FrĂ©dĂ©rique Pons, l’une des filles de Bernard Pons. A l’époque secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du RPR, ce dernier est dĂ©jĂ  l’un des proches de Jacques Chirac, et Alex Ursulet se retrouve au cƓur de la conquĂȘte du pouvoir par Chirac nous sommes alors dans les annĂ©es 1984-85 qui deviendra 1er ministre un an plus tard. Bernard Pons, qui apprĂ©cie son futur gendre, l’introduit au sein de l’équipe de Chirac et l’homme assiste, entre autres, Ă  la formation du gouvernement, aux stratĂ©gies, nĂ©gociations, etc. C’était aussi une formation », glisse-t-il dans un sourire. A l’époque plusieurs se demandent – la relation amoureuse entre Alex Ursulet et FrĂ©dĂ©rique Pons Ă©tant volontairement discrĂšte au dĂ©but – qui est ce noir qui est toujours lĂ  ». C’est qui ? C’est le chauffeur ? Le garde du corps ? », se souvient Alex Ursulet amusĂ©. Deux annĂ©es s’écoulent, durant lesquelles le jeune homme sera conseiller de Bernard Pons il Ă©crit des discours, fait valoir ses opinions, donne conseil. Le soldat de la Chiraquie » 1988 Chirac perd la PrĂ©sidentielle, Alex Ursulet a quittĂ© le cabinet de François Gibault et en a constituĂ© un avec son Ă©pouse, FrĂ©dĂ©rique Pons. Afin de renouveler et dynamiser d’aucuns diraient dynamiter le RPR Martinique », Alex Ursulet constitue, avec le shĂ©rif » du Marigot, Michel Renard, une liste dissidente » de celle du RPR. C’est l’ordre de mission qui lui est donnĂ© par le national », qui le soutient en coulisses. La liste Ursulet-Renard alliance de l’expĂ©rience et de la jeunesse » obtient quatre Ă©lus aux RĂ©gionales de 1990, Alex Ursulet devenant le plus jeune conseiller rĂ©gional de France, Ă  l’ñge de 29 ans. 1993 Edouard Balladur est 1er ministre et certaines figures de la Chiraquie », dont Bernard Pons, pressentent que l’homme sera candidat Ă  l’élection prĂ©sidentielle de 1995. Le soldat Ursulet » est de nouveau rĂ©quisitionnĂ©. NommĂ© patron » du RPR en Martinique, son nouvel ordre de mission est de verrouiller l’outremer » pour Jacques Chirac, dans la perspective de cette Ă©chĂ©ance majeure. Parmi les anecdotes savoureuses que nous raconta Alex Ursulet Ă  propos de cette Ă©poque, le fait pour notre interlocuteur d’avoir systĂ©matiquement fait baliser tous les parcours d’Edouard Balladur, alors en visite en Martinique, d’affiches cĂ©lĂ©brant l’histoire d’amour » entre Jacques Chirac et notre pays. Sans avoir oubliĂ© de faire tapisser le siĂšge du RPR de ces mĂȘmes affiches. A Ă©couter Alex Ursulet, ce fut lĂ  un trĂšs agrĂ©able sĂ©jour pour Edouard Balladur
 ArrĂȘt de la politique et retour Ă  la robe Pendant cette campagne, je vais voir et entendre des choses que je n’ai pas envie de voir et d’entendre, ni au niveau national ni au niveau local », indique alors notre interlocuteur, je pars le soir de la victoire de Chirac aux prĂ©sidentielles de 1995. » Et Alex Ursulet d’ajouter avoir successivement refusĂ© un poste de sĂ©nateur, de conseiller outremer », de conseiller Ă  la Justice, etc. Nous sommes alors en 1995 et cela fait presque cinq ans qu’il n’a pas plaidĂ© ; l’homme a donc trĂšs envie de retrouver sa robe et profession d’avocat pĂ©naliste. Il fallait savoir rĂ©sister », poursuit-il, mais je sentais que si je disais oui’ Ă  leurs propositions, c’en Ă©tait fini de mon mĂ©tier. Car je me souviens d’une conversation que j’avais eu avec Camille DarsiĂšres Ă  cette Ă©poque-lĂ  ; il m’avait dit qu’on ne pouvait pas faire les deux – de la politique et ĂȘtre pĂ©naliste – et me disait ses regrets d’avoir un peu abandonnĂ© son mĂ©tier. Alors qu’à mes yeux il Ă©tait le meilleur avocat martiniquais, et qu’il aurait pu ĂȘtre l’un des dix premiers avocats Ă  l’échelle de la France. Car il avait un talent hors du commun. » Et un certain Jacques VergĂšs d’apparaĂźtre
 Partenariat et dĂ©ception
 Apprenant qu’Alex Ursulet a retrouvĂ© la robe », VergĂšs entre en contact avec lui et ils s’impliquent dans un premier dossier. C’est un succĂšs, et Jacques VergĂšs lui demande de s’associer avec lui ce qu’il n’avait jamais fait », prĂ©cise Alex Ursulet. VergĂšs est sulfureux, manipulateur ; Ursulet le sait, mais il est aussi conscient, comme beaucoup, que le chinois » est l’un des plus talentueux pĂ©nalistes du 20Ăšme siĂšcle. Il accepte. Cependant, l’une des raisons de cette demande de partenariat est que le neveu de Jacques VergĂšs et fils du leader communiste Paul VergĂšs est mis en cause dans une affaire de corruption Ă  la RĂ©union, et que le cĂ©lĂ©brissime avocat a manifestement besoin d’Alex Ursulet. Celui-ci accepte de s’engager dans ce dossier, et les deux hommes partent pour la RĂ©union. Un sĂ©jour qui laissera des traces dans la relation entre les associĂ©s, car une plaidoirie, dĂ©crite comme dĂ©cisive par son auteur Alex Ursulet Ă©corchera l’ego – que l’on suppose fort consĂ©quent – de Jacques VergĂšs. Et ce d’autant que cette plaidoirie vaudra Ă  l’avocat martiniquais les gros titres et autres Une » de la presse rĂ©unionnaise, au lendemain de l’audience. Une dĂ©ception d’Alex Ursulet viendra, nous dit-il, entĂ©riner sa rupture avec Jacques VergĂšs. SurmenĂ©, Ă©puisĂ©, aux portes de l’infarctus, Alex Ursulet doit ĂȘtre hospitalisĂ© d’urgence, Ă  Paris, et reste alitĂ© plusieurs jours. Mes parents sont venus me voir de la Martinique, des amis sont venus de pays europĂ©ens ; bien que vivant Ă  Paris, VergĂšs n’est jamais venu », indique-t-il presque grave. AprĂšs sa sortie de l’hĂŽpital, Alex Ursulet vient annoncer Ă  Jacques VergĂšs qu’il met un terme Ă  cette association et s’est dĂ©sormais Ă©tabli ailleurs, dans son cabinet Ă  lui. Que mes dĂ©tracteurs en fassent la moitié  » VergĂšs, et je le dis dans le livre qui sort bientĂŽt L’IndĂ©fendable », ndr m’a appris une chose », poursuit notre interlocuteur, ce que je ne voulais pas faire, pas devenir, les limites de l’ego. Ce qui explique que je sois parti. Parce que je n’avais plus rien Ă  faire lĂ , j’avais dĂ©cidĂ© de me construire tout seul. A propos de Jacques VergĂšs il faudrait d’ailleurs crĂ©er un mot nouveau, ego’ n’est pas assez fort sourire ; j’ai Ă©tĂ© confrontĂ© Ă  cette rĂ©alitĂ© au quotidien et je me suis dit que jamais je ne cĂ©derai Ă  cela. Je dĂ©fends quelqu’un, je ne me dĂ©fends pas ; il y a une distance entre la personne que je dĂ©fends et moi. VergĂšs, lui, se dĂ©fendait en toute circonstance ; c’était lui, lui d’abord, lui avant tout. » Mais un certain nombre de personnes – vos dĂ©tracteurs inclus – donnent de vous l’image d’un homme Ă  l’ego disons consĂ©quent », trĂšs sĂ»r de lui, l’image d’un prĂ©leur » arrogant, non ? Oui, depuis tout petit, depuis l’école », plaisante Alex Ursulet, avant de reprendre son sĂ©rieux, mais qu’y puis-je ? ». Et je suppose que ce n’est pas de l’arrogance mais une grande confiance en vous ? AprĂšs un lĂ©ger silence, l’homme semble devenir grave. Ce que j’ai fait dans ma vie, que mes dĂ©tracteurs fassent la moitiĂ© et on en reparle », dĂ©coche-t-il d’une voix pourtant douce un propos qui devrait pĂ©renniser l’affection que ses dĂ©tracteurs lui portent. Et d’ajouter Qu’ils aillent en 1990 en Lybie, sous embargo, demander l’inculpation de Kadhafi. Qu’ils aillent au SĂ©nĂ©gal, sous Abdoulaye Wade, dĂ©noncer la dĂ©tention de son 1er ministre, Idrissa Seck. DĂ©noncer Wade, provoquer Wade ; qu’ils le fassent. Qu’ils affrontent 15 parties civiles et toute l’opinion publique française Ă  dĂ©fendre Guy Georges, seuls contre tous ; qu’ils le fassent. Et on en reparle aprĂšs. » La machine » contre l’homme
 Une Ă©vocation du passĂ© qui fait naĂźtre cet hommage Ă  un pĂšre plus qu’aimĂ©, admirĂ© le bĂątonnier Emmanuel Ursulet, dĂ©cĂ©dĂ© en janvier 2014. Aujourd’hui je sais que j’ai fait tout cela pour lui plaire ou l’impressionner », glisse Alex Ursulet, et maintenant qu’il n’est plus lĂ , c’est vrai que le jeu me semble un peu moins excitant. Car ce qui comptait d’abord, c’était d’obtenir son acquiescement, voire sa dĂ©sapprobation. » Il poursuit Je savais ce qu’il m’avait transmis et j’ai voulu le lui rendre, mais des dĂ©cennies aprĂšs et dans d’autres circonstances qu’en Martinique. C’est pour cela que je lui ai demandĂ© de venir plaider avec moi Ă  la RĂ©union, en HaĂŻti, Ă  Miami, etc. Ma vie professionnelle est nette et claire il y le pĂ©nal gĂ©nĂ©ral – les assassins, les violeurs, etc. –, le pĂ©nal politique – le 1er ministre du SĂ©nĂ©gal, celui du Vanuatu, le LKP, Alfred Marie-Jeanne, etc. – mais c’est une seule et mĂȘme ligne. Partout oĂč il y a une machine » contre un homme, je suis du cĂŽtĂ© de l’homme. » Et pourquoi cela ?, demandons-nous. Influence paternelle ? Oui, c’est une nature et une Ă©ducation », rĂ©pond Alex Ursulet, mon pĂšre m’a transmis cela. » Et l’homme de lancer cette phrase, que ses dĂ©tracteurs adoreront Dans ces cas lĂ  je ne pense pas ĂȘtre bon, je pense ĂȘtre le meilleur », avant d’ajouter et mĂȘme dans des petits’ cas de correctionnelle, oĂč le Parquet, le procureur, sont excessifs dans les peines requises contre l’accusĂ©e. » Guy Georges, l’incarnation du Mal »  Une part importante de la notoriĂ©tĂ©, notamment mĂ©diatique, d’Alex Ursulet en France rĂ©sulte du fait qu’il fut l’avocat avec FrĂ©dĂ©rique Pons de l’un des plus cĂ©lĂšbres et terrifiants tueurs en sĂ©rie français Guy-Georges, le tueur de l’est parisien », assassin et violeur de sept femmes, celui qui a donnĂ© des leçons Ă  l’Enfer » dixit l’avocate gĂ©nĂ©rale lors du procĂšs. Guy Georges Ă©tait-ce un homme seul contre la machine » ?, lançons-nous. Mais il est d’entrĂ©e de jeu seul contre la machine », affirme notre interlocuteur, il s’appelle Guy Georges Rampillon ; sa mĂšre est blanche, son pĂšre noir-amĂ©ricain. Sa mĂšre part Ă  la recherche de son pĂšre et le dĂ©pose Ă  la DDASS, qui lui coupera’ son nom en mettant Guy comme prĂ©nom et Georges comme nom. A partir de ce moment lĂ  le mal est fait ; ce n’est que le dĂ©but de la chronique annoncĂ©e d’un drame. » Mamadou t’as pas cent balles ? » J’ai toujours Ă©tĂ© conscient du privilĂšge que j’avais d’ĂȘtre Ă  la fois dans et contre le systĂšme », reconnaĂźt Alex Ursulet, j’ai eu une chance incroyable dans ma vie, mais la ligne directrice a toujours Ă©tĂ© la dimension discriminatoire. Elle ne passe pas. D’oĂč qu’elle vienne. Quand j’étais le patron du RPR en Martinique et que les types venaient ici, j’imposais une discipline ce n’étaient pas eux qui devaient nous dire ce qu’on devait penser. Ou qu’un type dise n’importe quoi au motif’ qu’il est blanc. Non. » Avez-vous fait l’expĂ©rience du racisme hors de Martinique ? AprĂšs un lĂ©ger silence, l’homme raconte. A l’époque je suis trĂšs intĂ©grĂ© sourire – ce mot horrible –, je suis mariĂ© Ă  la fille d’un ministre FrĂ©dĂ©rique Pons, ndr, je suis avocat Ă  Paris, j’habite dans le 16Ăšme, donc je me sens intĂ©grĂ©, je suis heureux, je suis français sourire, Ă  la boulangerie on me dit bonsoir maĂźtre’, etc. Un jour, je tiens ma femme par la main dans la rue et un SDF sans domicile fixe », ndr, allongĂ© par terre me regarde et sourit. Je lui souris et lĂ  il me dit Mamadou t’as pas cent balles ?’ J’ai Ă©clatĂ© de rire et je l’ai surtout remerciĂ© – mentalement – de m’avoir ramenĂ© Ă  la rĂ©alitĂ©. » Vous l’aviez quittĂ©e ?, demandons-nous. Pas quittĂ© mais je l’avais escamotĂ©e, parce que c’était confortable », reconnaĂźt Alex Ursulet, qui retrouve vite son ironie qui n’est de toute façon jamais bien loin Mamadou, cette interpellation par mon vrai prĂ©nom en plus ! sourire. Je me suis dit mais comment sait-il ? Ce type est trop puissant !’ Il Ă©tait le seul Ă  avoir devinĂ© ! rire. » Pourquoi me tutoyez-vous ? » Et puis il y a, bien-sĂ»r, ce qui m’est arrivĂ© avec les policiers », dit Alex Ursulet l’air grave, sept ans de procĂ©dures
 . » Bref rappel des faits. Nous sommes en 2005 ; l’homme circule dans Paris, sur son scooter, et il est interpellĂ© par trois fonctionnaires de police. L’un d’entre eux aurait fait dans le tutoiement spontanĂ© et familier – une attitude qui donnera naissance, parmi d’autres raisons, Ă  un livre Ă©crit par Alex Ursulet, intitulĂ© Pourquoi me tutoyez-vous ? ». Interrogeant le fichier national, les policiers dĂ©couvrent que l’immatriculation du scooter correspond Ă  un autre vĂ©hicule. Alex Ursulet sera menottĂ©, notamment Ă  un radiateur dira-t-il, ajoutant avoir Ă©tĂ© humiliĂ© par certains propos des policiers ; il est placĂ© quelques heures en garde Ă  vue. L’homme porte plainte contre ces policiers, pour arrestation et sĂ©questration arbitraire, violences, discrimination et injures ». En 2006, le Parquet ouvre deux informations judiciaires l’une contre les policiers, l’autre contre l’avocat, pour usage de fausse plaque » l’enquĂȘte avait pourtant rapidement indiquĂ© une erreur du garagiste responsable de la pose de la plaque, ndr. Alex Ursulet est finalement relaxĂ© par le tribunal correctionnel de Paris, en janvier 2012. Soit sept ans de procĂ©dures. Le Conseil gĂ©nĂ©ral a pris position, dans une motion dĂ©nonçant le racisme qui me frappait », poursuit-il, DarsiĂšres m’a appelĂ©, Garcin Malsa, Alfred Marie-Jeanne, mais pas un type de droite sourire. Je pense que cette expĂ©rience avec les policiers a jouĂ© inconsciemment ; ça a musclĂ© les choses. Ce qui fait que quand je dĂ©fendrai Abdelkader GhĂ©dir, je vais m’y employer presque comme un forcenĂ©, pendant dix ans
 . » Un nouveau rappel s’impose. IncapacitĂ© partielle permanente » Ă  95%
 Mars 2004, deux policiers se rendent Ă  la gare de Mitry-Villeparisis Seine-et-Marne car on a signale qu’un individu jette des cailloux sur les trains. ArrivĂ©s sur les lieux ils voient un jeune homme, Abdelkader GhĂ©dir, 21 ans Ă  l’époque, qui aurait semblĂ© ivre et agressif Ă  leur endroit. Les deux policiers appellent du renfort, et arrivent cinq agents du SUGE, le Service de surveillance gĂ©nĂ©rale » de la SNCF. Les agents du SUGE interpellent Abdelkader GhĂ©dir, sans opposition, mais des policiers qualifieront nĂ©anmoins l’interpellation de musclĂ©e », affirmant avoir vu un agent du SUGE porter un coup de genou Ă  Abdelkader GhĂ©dir au niveau du visage, alors que ce dernier Ă©tait au sol, maintenu par deux autres agents et menottĂ© dans le dos. Lors de son transport vers le commissariat, l’interpellĂ© se plaint de nausĂ©es. Il prĂ©sente une plaie au menton, qui saigne abondamment. ArrivĂ© dans les locaux de garde Ă  vue, Abdelkader GhĂ©dir tombe dans le coma. Peu aprĂšs, il est placĂ© en garde Ă  vue pour outrage Ă  agent de la force publique et violences volontaires sur agent chargĂ© d’une mission de service public ». Finalement, son taux sĂ©quellaire d’incapacitĂ© partielle permanente » IPP sera estimĂ© Ă  95%. Aldelkader GhĂ©dir n’ayant plus aucune autonomie pour les gestes Ă©lĂ©mentaires de la vie quotidienne, il est depuis en fauteuil. Les agents du SUGE sont mis en examen en dĂ©cembre 2004. Le 15 fĂ©vrier 2010, la juge d’instruction du Tribunal de Grande Instance de Meaux rend une ordonnance de non-lieu ; le 27 septembre 2011, la Cour de cassation rejette le pourvoi d’Abdelkader GhĂ©dir. Et la France fut condamnĂ©e
 Nul ne peut ĂȘtre soumis Ă  la torture ni Ă  des peines ou traitements inhumains ou dĂ©gradants » cet article 3 de la Convention europĂ©enne des droits de l’Homme » a donc Ă©tĂ© violĂ©, au regard de la Cour EuropĂ©enne des Droits de l’Homme CEDH dans son arrĂȘt du 16 juillet dernier, condamnant ainsi la France. La CEDH avait Ă©tĂ© saisie par Alex Ursulet et son confrĂšre du barreau de Strasbourg, Me GrĂ©gory Thuan dit DieudonnĂ©. Onze ans aprĂšs les faits, la CEDH indique dans son arrĂȘt que mĂȘme dans les circonstances les plus difficiles, la Convention prohibe en termes absolus la torture et les peines ou traitements inhumains ou dĂ©gradants. » Et concernant les violences survenues lors de contrĂŽles d’identitĂ© ou d’interpellations opĂ©rĂ©es par des agents de police, la CEDH rappelle que le recours Ă  la force doit ĂȘtre proportionnĂ© et nĂ©cessaire au vu des circonstances. » La CEDH a estimĂ©, en outre, qu’un faisceau d’indices suffisant » permettait de conclure qu’Abdelkader GhĂ©dir avait subi des mauvais traitements lors de son interpellation, et que les autoritĂ©s françaises ne lui avaient pas fourni Ă  la CEDH d’explication satisfaisante et convaincante Ă  l’origine des lĂ©sions du requĂ©rant ». La consĂ©cration d’un combat » La CEDH juge les Ă©tats europĂ©ens et leur impose une lĂ©gislation harmonisĂ©e », explique Alex Ursulet, c’est donc une dĂ©cision de rĂ©fĂ©rence, qui va entraĂźner dĂ©sormais, chez les magistrats français, qu’on doit faire rĂ©fĂ©rence Ă  cet arrĂȘt lĂ . Dans la vie d’un avocat c’est Ă©norme, et j’ai vĂ©cu ça comme la consĂ©cration d’un combat. Quand j’allais devant les juges français, je leur disais ce type est dans un fauteuil roulant et vous dites qu’il ne s’est rien passĂ© ?’ Vous avez le rapport d’expertise, qui montre bien que c’est le coup de genou dans la tĂȘte qui lui a fait ça, et vous dites qu’il ne s’est rien passĂ© ? Vous allez vous faire condamner par l’Europe !’ Et ça pendant dix ans ! » Et pourquoi une procĂ©dure aussi longue ? La lĂąchetĂ© du systĂšme », tranche notre interlocuteur, en France l’histoire coloniale gĂȘne, avec cette culpabilitĂ© qui n’a pas Ă©tĂ© rĂ©glĂ©e. Ils portent en eux quelque chose de lourd, donc c’est allez allez, on ne veut pas entendre ça, Me Ursulet arrĂȘtez.’ Abdelkader GhĂ©dir Ă©tait-il en fauteuil avant que la police et les agents n’arrivent ? Non. Depuis il est en fauteuil. J’ai dit aux juges soyez courageux, arrĂȘtez ça.’ Et ils m’ont regardĂ© du genre mais ça va pas non ? Vous voulez qu’on brise nos carriĂšres ou quoi ?’. C’est lourd de consĂ©quences, mais ça les rattrape. On est toujours rattrapĂ©s par ses actes’ m’avait dit mon pĂšre sourire. » J’aurais dit un mot ou fait un geste de plus
 » RĂ©pondant Ă  l’une de nos questions, Alex Ursulet confirme avoir reçu des menaces de mort au cours de sa carriĂšre. Et vĂ©cu des situations oĂč votre vie Ă©tait en danger ? Au Vanuatu, au SĂ©nĂ©gal, en Lybie, ça aurait pu se terminer trĂšs mal », indique-t-il, quand j’ai ma robe, c’est comme une protection, presque une armure ; sans la robe je me sens dĂ©sarmĂ©. » Et d’ajouter Mais aujourd’hui, avec l’expĂ©rience, ce serait Ă  refaire il y a des choses que je ne referai pas. Je pense que c’était liĂ© Ă  un sentiment de toute-puissance liĂ©e Ă  la jeunesse, une forme de folie Ă  vouloir transgresser la norme et aller au cƓur du feu. Aujourd’hui je m’y prendrais diffĂ©remment. » Avez-vous vĂ©cu des situations oĂč la mort Ă©tait toute proche ? Oui, deux fois », rĂ©pond Alex Ursulet. Pouvez-vous nous en parler ? Non, je ne peux pas », assure-t-il, c’étaient des situations d’extrĂȘme limite, oĂč j’aurais dit un mot ou fait un geste de plus et
 A un moment donnĂ© tu es en face d’une responsabilitĂ© majeure celle de survivre ou de mourir dans la dignité  sauf que personne ne saura que tu auras Ă©tĂ© digne jusqu’au bout rire. Oui, il y a eu des situations oĂč j’ai eu les larmes aux yeux de rage, parce que j’étais seul. Et ce qui m’a souvent sauvĂ©, surtout dans ces situations lĂ , c’est l’humour, le mot d’humour. Je ne dis pas non’ Ă  quelqu’un qui me demande mon concours, qui est dans une situation extrĂȘme, mais je sais aujourd’hui ne pas exposer ma vie au pire, pour satisfaire un besoin intime de justice. » Une sagesse » certainement nĂ©e de la relation d’Alex Ursulet avec la femme qui partage sa vie depuis une dizaine d’annĂ©es la princesse Anne de Bourbon-Siciles. Ces dix derniĂšres annĂ©es, Anne a jouĂ© un rĂŽle trĂšs important », indique-t-il en effet, je n’aurais jamais fait ce que j’ai fait si elle n’avait Ă©tĂ© Ă  mes cĂŽtĂ©s si fortement. Et elle a Ă©tĂ© lĂ , omniprĂ©sente. Elle est ma force en fait, sur laquelle je m’appuie. Anne a une densitĂ© ; elle sait capter l’humain. Et elle parle librement. » Bel hommage. Mike Irasque 1730 Mike Irasque Article publiĂ© dans le n°1680 de l’hebdomadaire Antilla. Premium AccessAccess the best of Getty Images and iStock with our simple subscription plan. Millions of high-quality images, video, and music options are waiting for ContentTap into Getty Images' global scale, data-driven insights, and network of more than 340,000 creators to create content exclusively for your ManagerStreamline your workflow with our best-in-class digital asset management system. Organize, control, distribute and measure all of your digital your brand authentically by sharing brand content with the internet’s more Exclusif - La princesse Anne de Bourbon des Deux-Siciles et son compagnon Alex Ursulet lors de la soirĂ©e de remise du 10e prix Meurice pour l'art contemporain Ă 

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