JeanPetit, l'auteur populaire de la chanson des maçons de la Creuse, ancien migrant tailleur de pierre devenu entrepreneur, futur propagandiste de la Ligue de l'Enseignement, sera traqué pendant l'année 1852 (22) . Cependant, beaucoup de migrants temporaires creusois ont perdu courage, et plus tard, Martin Nadaud, dans ses Mémoires, écrira à leur sujet :
Sujet Re: Intersaison 22-23 du Stade Ven 10 Juin - 4:15. 10 JUIN c'est maintenant un minibus de recrues est arrivé à Reims au Novotel de Tinqueux à 4h 35 ce matin . 9 nouvelles têtes puisque le chauffeur est un arrière droit . Pêle-mêle on a aussi un arrière gauche, un défenseur central, un gardien, un centre-avant, un ailier droit
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Châlons devenu le siège de la généralité de Champagne en 1542, est resté fidèle au pouvoir royal à travers les vicissitudes des guerres de Religion, de la Ligue et de la Fronde. Les intendants, d'abord en mission temporaire, y occupèrent des postes stables au xviiie siècle, avec de grands administrateurs comme Rouillé d'Orfeuil.
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1Il n’est pas indifférent à ma recherche que, dès l’origine, le kimbanguisme ait présenté un caractè ; 1 Je me propose d’envisager ici mon expérience de terrain sur les sites kimbanguistes1, depuis 1996, au Congo et, dans la diaspora, en Belgique.Le kimbanguisme est depuis une bonne décennie le théâtre de spectaculaires décentrages institutionnels et
Lasuccession de Simon Rattle est ouverte. Simon Rattle aura 64 ans en 2018, date de son départ du Philarmonique de Berlin. ©Fred Toulet/Leemage. Depuis qu'il a programmé son départ du
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Publié le 22/08/2022 à 0509 Le nouveau maire, Eric Abbadie et son équipe municipale ont profité de la fête locale de Julos pour remercier tout particulièrement Georges Castres pour plus de quatre décennies de dévouement passées au service de sa commune. De 1977 à 1989, il a effectué deux mandats d’adjoint, pour ensuite de 1989 à 2020 exercer cinq mandats de premier magistrat, soit en tout 43 années pour le bien commun de tous. Un village à ses débuts peuplé de 100 habitants qui est passé à 450 avec les nouvelles constructions du lieu-dit "Les Granges". Jean-Louis Cazaubon, vice-président de la région Occitanie a rappelé nombre d’actions menées à ses côtés ainsi qu’à celles des élus présents "Tu as œuvré dignement pour ta commune au niveau administratif, car tu savais compter. Tu as su accueillir les nouveaux habitants, les aider et les épauler en étant toujours disponible". Durant le mandat de Josette Bourdeu, qui fut maire de Lourdes et présidente de la CCPL Communauté des communes du pays de Lourdes, Georges Castres s’est beaucoup investi, notamment au sein du SIMAJE syndicat intercommunal multi-accueils jeunesse et écoles.Sur le plan professionnel, en tant qu’agriculteur, il a créé une coopérative de matériel agricole, toujours pour se mettre au service des l’élu, une page se tourne, ayant pris sa retraite de maire en 2020, la nouvelle équipe municipale a souhaité lui rendre ce bel hommage en lui remettant un trophée pour cette longue mission accomplie.
RĂ©sumĂ© Index Plan Texte Bibliographie Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ©s FondĂ©e en 1928 par Magnus Hirschfeld, la Ligue Mondiale pour la RĂ©forme Sexuelle entendait rassembler mĂ©decins et profanes » dans le but de diffuser dans l’opinion publique les acquis de la nouvelle science sexuelle » et d’influencer les gouvernements dans un sens progressiste, sur des questions aussi variĂ©es que le contrĂ´le des naissances, le mariage et le divorce, l’homosexualitĂ©, la prostitution ou l’eugĂ©nisme. Très vite pourtant, elle fut dĂ©chirĂ©e entre des tendances contradictoires, et dans l’incapacitĂ© de mener Ă bien ses objectifs, alors que la crise des annĂ©es trente rendait son combat pour une nouvelle morale sexuelle rationnelle et humaniste de plus en plus utopique et que son pouvoir d’action se trouvait limitĂ© Ă la tenue de Congrès et Ă la dĂ©nonciation des lois injustes. The World League for Sexual Reform was created in 1928 by Magnus Hirschfeld in order to bring about “a new attitude towards all sexual questions, based on the findings of sexual science”. Gathering together doctors and lay persons, it aimed to influence governments on controversial issues such as birth control, marriage, divorce, homosexuality, prostitution or eugenics but was rapidly torn up between contradictory trends and unable to achieve its goals. At a time of economic, social and international crises, the League’s appeal to a new rational and humanist sexual moral seemed more and more utopian, even more so with its action limited to the holding of Congresses and to the denunciation of unfair laws through uncommitted de page EntrĂ©es d’index Haut de page Texte intĂ©gral 1 Magnus Hirschfeld, Ă©voquant le combat des suffragettes dans son discours d’ouverture du 3ème Cong ... Ce qui Ă cette Ă©poque Ă©tait regardĂ© comme excentrique et Utopique en est maintenant venu Ă ĂŞtre acceptĂ© comme une Ă©vidence dans presque tous les pays civilisĂ©s. »1 2 Hirschfeld avait fondĂ©, en 1897, le WhK Wissenschaftlich-humanitäres Komitee ComitĂ© Scientifiq ... 1Les fondements de la sexologie furent posĂ©s, Ă partir de la fin du xixe siècle, Ă travers les Ĺ“uvres de Krafft-Ebing et Freud en Autriche, d’Iwan Bloch, Magnus Hirschfeld et Albert Moll en Allemagne, d’Havelock Ellis en Angleterre et d’Auguste Forel en France. Cette nouvelle science de la sexualitĂ© », prĂ©occupĂ©e par les troubles sexuels, Ă©prise d’hygiĂ©nisme, mais aussi sĂ©duite par le projet eugĂ©niste, se voulait porteuse d’utilitĂ© sociale. De nombreux mĂ©decins s’engagèrent alors activement dans le dĂ©bat sur la sexualitĂ©, croisant la route des mouvements de rĂ©forme sexuelle, qu’ils soient d’inspiration nĂ©o-malthusienne, fĂ©ministe, et/ou libertaire. Ces diffĂ©rents courants allaient trouver, Ă partir de 1928, la possibilitĂ© de conjuguer leurs efforts au sein d’une mĂŞme organisation, la Ligue mondiale pour la rĂ©forme sexuelle sur une base scientifique FondĂ©e par Magnus Hirschfeld, cĂ©lèbre pour sa lutte en faveur de la reconnaissance des homosexuels en Allemagne, elle s’inscrivait logiquement dans le prolongement de ses actions antĂ©rieures2 faire progresser les droits des minoritĂ©s sexuelles par la rĂ©flexion scientifique, lĂ©gitimer les revendications homosexuelles en les intĂ©grant dans le mouvement pour la rĂ©forme sexuelle. 3 Riese, Leunbach 1929 14. 4 Riese, Leunbach 1929 14. 2 La Ligue prenait naissance dans une pĂ©riode de crise sexuelle »3 marquĂ©e par les affrontements, plus ou moins violents selon les pays, autour du birth control et de l’examen prĂ©nuptial, du divorce et de la prostitution, de l’homosexualitĂ© ou du dĂ©pistage des dĂ©gĂ©nĂ©rescences ». Ce climat de tension transparaissait dans le vĹ“u Ă©mis par la Ligue d’atteindre les objectifs fixĂ©s en faisant appel Ă l’intellect, et non aux Ă©motions » et de soigneusement s’abstenir d’attaques personnelles contre les opposants »4. Pourtant, la allait ĂŞtre dĂ©chirĂ©e entre des tendances contradictoires, alors mĂŞme que la montĂ©e des pĂ©rils, la crise Ă©conomique et sociale des annĂ©es 30 et l’arrivĂ©e des nazis au pouvoir en Allemagne rendaient le combat pour la rĂ©forme sexuelle de plus en plus difficile Ă mener dans une perspective qui se voulait Ă la fois scientifique et apolitique. La Ligue mondiale pour la rĂ©forme sexuelle, une utopie scientifique ? 5 Les actes des Congrès Berlin, 15-20 Septembre 1921 ; Copenhague, 1-5 Juillet 1928 ; Londres, 8-1 ... 6 Voir note 21. 7 Les changements Ă la Constitution pouvaient ĂŞtre faits Ă la majoritĂ© simple et devaient ĂŞtre soum ... 3 La Ligue mondiale pour la rĂ©forme sexuelle fut officiellement fondĂ©e lors du Congrès de Copenhague5 qui se tint du 1er au 5 juillet 1928. C’est durant ce Congrès, historiquement le deuxième de la Ligue, après celui de Berlin de 19216, que furent prĂ©sentĂ©s les objectifs, le programme, la constitution et les principes fondamentaux de la Ligue ainsi que les grandes lignes de son organisation, mĂŞme si ces textes connurent par la suite des amĂ©nagements parfois importants7. Le pouvoir dĂ©cisionnel revenait au PrĂ©sident de la Ligue, aidĂ© d’un ComitĂ© Central exĂ©cutif de 5 membres, qui devaient thĂ©oriquement se rĂ©unir tous les trimestres, ainsi qu’à un ComitĂ© International composĂ© de reprĂ©sentants trois au maximum des pays membres, Ă©lu lors de l’AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale qui se tenait Ă l’occasion du Congrès International. Le siège habituel de la Ă©tait situĂ© Ă Berlin, dans l’Institut pour la Science Sexuelle Institut fĂĽr Sexualwissenschaft de Magnus Hirschfeld, ce qui marquait bien la prĂ©pondĂ©rance, Ă ses origines, de la sexologie allemande. 8 Riese, Leunbach 1929 9. 9 Anita Grossmann 1995 120 souligne ainsi les convergences entre le programme de la et ... 4 Une rĂ©solution gĂ©nĂ©rale rĂ©sumait les ambitions de la Ligue, et identifiait les cibles privilĂ©giĂ©es de son action Le Congrès International pour la RĂ©forme Sexuelle sur une Base Scientifique en appelle Ă toutes les lĂ©gislatures, Ă la presse et aux peuples de tous les pays pour aider Ă crĂ©er une nouvelle attitude sociale et lĂ©gale basĂ©e sur la connaissance qui a Ă©tĂ© acquise grâce Ă la recherche scientifique en matière de biologie sexuelle, de psychologie et de sociologie Ă l’égard de la vie sexuelle des hommes et des femmes »8. Le programme de la Ligue reprenait celui Ă©laborĂ© par Magnus Hirschfeld pour le Congrès de Berlin 1 l’égalitĂ© politique, Ă©conomique et sexuelle des hommes et des femmes ; 2 la libĂ©ration du mariage et spĂ©cialement le divorce de la tyrannie de l’Eglise et de l’Etat ; 3 le contrĂ´le de la conception, de manière Ă ce que la procrĂ©ation ne soit engagĂ©e que de manière volontaire et responsable ; 4 l’amĂ©lioration de la race par l’application des connaissances eugĂ©niques ; 5 la protection de la mère cĂ©libataire et de l’enfant illĂ©gitime ; 6 une attitude rationnelle Ă l’égard des personnes sexuellement anormales, et spĂ©cialement Ă l’égard des homosexuels, hommes et femmes ; 7 la prĂ©vention de la prostitution et des maladies vĂ©nĂ©riennes ; 8 les perturbations de l’instinct sexuel doivent ĂŞtre regardĂ©es comme des phĂ©nomènes plus ou moins pathologiques, et non, comme par le passĂ©, comme des crimes, des vices ou des pĂ©chĂ©s ; 9 ne doivent ĂŞtre considĂ©rĂ©s comme criminels que les actes sexuels qui portent atteinte aux droits sexuels d’une autre personne. Les actes sexuels entre adultes responsables, conclus d’un commun accord, doivent ĂŞtre regardĂ©s comme ne relevant que de la vie privĂ©e de ces adultes ; 10 une Ă©ducation sexuelle systĂ©matique ». Ces points ne diffĂ©raient pas sur l’essentiel de ceux mis en avant par les autres mouvements de rĂ©forme sexuelle, qu’ils soient progressistes ou rĂ©volutionnaires9, si ce n’est par l’attention particulière portĂ©e Ă la question homosexuelle ainsi que par la volontĂ© d’envisager la question sexuelle de manière globale, et non pas branche par branche. 10 Ce journal ne vit jamais le jour. La branche espagnole produisit cependant deux exemplaires de Se ... 11 Riese, Leunbach 1929 23. 5 Forte de la notoriĂ©tĂ© de ses membres – Auguste Forel, Havelock Ellis et Magnus Hirschfeld Ă©taient prĂ©sidents d’honneur – et de sa vocation internationale, la Ligue entendait faire pression sur les gouvernements afin d’obtenir des rĂ©formes, notamment en matière juridique et pĂ©nale, et contribuer Ă l’information de l’opinion publique par la publication, ou le soutien Ă la publication de travaux, qu’ils soient techniques ou de vulgarisation, Ă condition qu’ils encouragent la rĂ©forme sexuelle sur une base scientifique », la production d’un Journal International de la RĂ©forme Sexuelle 10, la tenue de congrès internationaux, la propagande par le biais de confĂ©rences, la fourniture d’informations aux lĂ©gislatures de tous les pays et une assistance en matière de lĂ©gislation sexuelle. Ces mĂ©thodes rappelaient celles employĂ©es par le WhK, qui avait fait de l’édition scientifique et du lobbying parlementaire les axes clĂ©s de son action, si ce n’est que la Ligue n’eut pas recours Ă l’arme de la pĂ©tition. Dans une motion lue lors du Congrès de Copenhague par Stella Croissant au nom de la Ligue de la RĂ©gĂ©nĂ©ration humaine », Eugène Humbert et Georges Hardy affirmaient ainsi ĂŞtre fermement convaincus que l’autoritĂ© des membres du Congrès sera assez puissante pour contribuer Ă faire que la question sexuelle ne soit plus la question tabou’ par excellence, mais soit soumise, sous tous ses aspects, Ă la discussion scientifique et publique »11. 12 Dose 1999 243. 13 On compte 182 adhĂ©rents individuels, dont un tiers pour la branche britannique. Lors des votes, c ... 14 Reich 2003 103. 15 NĂ©anmoins Ivan Crozier remarque que le Congrès de Londres ne prĂ©sentait qu’un panel restreint de ... 16 Haire, sexologue australien, homosexuel, juif, qui ne buvait pas d’alcool et souffrait de surpo ... 17 Norman Haire se plaça ainsi, lors du Congrès de Londres, en situation de concurrence face Ă Marie ... 6 La capacitĂ© d’attraction de la Ligue fut indĂ©niable. Si l’on comptait 70 dĂ©lĂ©guĂ©s internationaux Ă Copenhague en 1928, ils Ă©taient 350 Ă Londres en 1929, le Portugal Ă©tant le seul pays europĂ©en non reprĂ©sentĂ©, et 2000 Ă Vienne en 1930. En 1932, la Ligue rassemblait 190 000 membres, la plupart rĂ©partis dans les diverses associations affiliĂ©es12. La Ligue se voulait avant tout le catalyseur d’actions nombreuses mais en partie dispersĂ©es. Le Bund fĂĽr Mutterschutz en Allemagne, la British Society for the Study of Sex Psychology BSSSP en Angleterre adhĂ©rèrent par exemple Ă la Ligue et des branches nationales furent créées avec des succès variĂ©s. L’adhĂ©sion Ă©tait aussi possible Ă titre individuel13. On distingue, parmi les personnalitĂ©s de premier plan, Norman Haire et Dora Russell pour l’Angleterre, Margaret Sanger pour les États-Unis, Max Hodann et Helene Stöcker pour l’Allemagne, Victor Margueritte, Eugène Humbert et Georges Hardy pour la France, Alexandra KollontaĂŻ pour la Russie. L’affirmation de Wilhelm Reich selon laquelle la Ligue rĂ©unissait les sexologues et rĂ©formateurs les plus progressistes du monde entier»14 s’avĂ©rait justifiĂ©e15. C’était sans doute l’originalitĂ© majeure de la Ligue, par rapport Ă certaines de ses concurrentes, comme l’INGESE Internationale Gesellschaft fĂĽr Sexualforschung d’Albert Moll, de faire se cĂ´toyer, au sein d’une mĂŞme structure, mĂ©decins et profanes ». Le Congrès de Londres de 1929, avec sa double direction d’un cĂ´tĂ© le gynĂ©cologue Norman Haire, premier sexologue sur Harley Street16, de l’autre la socialiste et rĂ©formatrice Dora Russell rĂ©sumait bien cette volontĂ© de convergence, qui n’allait pas parfois sans soulever l’irritation des mĂ©decins, soucieux des privilèges de l’expertise17. 18 Riese, Leunbach 1929 107. 19 Marcuse 1927, Greenwood 1931. 20 Haire 1930 xii. 21 Il cite notamment la publication du Zeitschrift fĂĽr Sexualwissenschaft 1908, la première confĂ©r ... 7 Au-delĂ de ces querelles de prééminence, cette tension, constante, entre principes scientifiques et objectifs rĂ©formistes, constituait Ă la fois un atout et un handicap pour la Ligue. Une incertitude planait en effet sur la nature exacte de l’organisation et en particulier sur la manière dont elle entendait mettre la science au service de l’émancipation sexuelle. Selon le Dr Brupbacher Nous ne sommes pas et nous ne voulons pas ĂŞtre un club de discussion. Nous ne sommes pas davantage un congrès d’endocrinologues ou de spĂ©cialistes ; nous ne sommes pas non plus simplement des sexologues, mais nous voulons aussi ĂŞtre des rĂ©formateurs sexuels »18. Comparativement aux autres congrès19 qui se tenaient Ă la mĂŞme Ă©poque, la Ligue consacrait d’ailleurs relativement peu de place au dĂ©bat sur la sexologie en tant que telle. Le statut de la discipline mĂŞme demeurait incertain. Comme le soulignait Hirschfeld, rendant hommage Ă Iwan Bloch, ainsi qu’à ses deux collègues Ellis et Forel, absents des Congrès, la sexologie a grandi Ă la dignitĂ© de science indĂ©pendante seulement depuis le dĂ©but du prĂ©sent siècle »20 et s’il proposait une chronologie indicative des Ă©tapes de la constitution d’une vĂ©ritable science sexuelle21, il prenait soin d’inscrire l’émergence de celle-ci dans une perspective plus large celle des mouvements fĂ©ministes et abolitionnistes, de la ligue malthusienne et des groupements eugĂ©nistes, du WhK et de la sociĂ©tĂ© pour la rĂ©forme du mariage. La science, telle qu’elle Ă©tait ici dĂ©finie, ne pouvait se rĂ©sumer aux diffĂ©rentes branches qui la constituaient, qu’il s’agisse de la biologie, de la psychologie, de la psychanalyse, de la sociologie…, mĂŞme si celles-ci Ă©taient mises Ă contribution. Il s’agissait bien plutĂ´t d’une utopie scientifique qui devait servir de base Ă une nouvelle » morale, rationnelle et humaniste, permettant l’épanouissement de l’individu et disqualifiant dĂ©finitivement l’ » ancienne » morale, dĂ©rivĂ©e de la thĂ©ologie », dĂ©signĂ©e comme le principal vecteur d’» arriĂ©Âration ». 22 Il n’est pas possible ici de consacrer une longue analyse Ă la question de l’eugĂ©nisme, vis-Ă -vis ... 23 Haire 1930 xv. 24 Haire 1930 xxv. 8 Cette foi dans le rĂ´le de la science, qui n’était pas dĂ©pourvue de naĂŻvetĂ©, ni grosse de dĂ©rives possibles22, n’était Ă©videmment pas propre Ă la Ligue. Elle trouvait cependant un Ă©cho particulier au sein de celle-ci du fait des engagements initiaux de Magnus Hirschfeld. Ainsi qu’il le rappelait lui-mĂŞme Dans le combat de toute une vie contre l’ignorance et l’injustice en matières sexuelles, j’ai eu comme devise Per scientiam ad justiciam’ [il s’agissait de la devise du WhK]. Ce but n’a pas encore Ă©tĂ© atteint. Mais il sera atteint. Le pouvoir de la vĂ©ritĂ© une fois qu’elle a Ă©tĂ© reconnue et Ă©noncĂ©e garantit qu’il en sera ainsi. Je conclus avec l’espoir que ce Congrès fera un pas vers la rĂ©alisation de cet idĂ©al »23. L’utopie se parait d’accents prophĂ©tiques. Le militant nĂ©o-malthusien Eugène Humbert, absent du Congrès de Londres, adressa ainsi une lettre vibrante aux organisateurs Nous avons la foi la plus vive dans une rĂ©gĂ©nĂ©ration des peuples libĂ©rĂ©s des entraves ancestrales l’ignorance, la superstition et la peur. Nous avons confiance que nos efforts ne resteront point stĂ©riles. Marchons rĂ©solument dans le chemin des rĂ©alisations Ă©ducatives et lĂ©gales, aidons de toutes nos forces Ă la transformation des mĹ“urs barbares que nous ont lĂ©guĂ©es les civilisations passĂ©es et Ă©clairons de toute notre conscience la voie dans laquelle pourra enfin s’engager l’humanitĂ© de demain »24. C’était l’idĂ©e d’un droit au bonheur et Ă la satisfaction sexuelle qui s’affirmait ici, comme portĂ©e par l’enthousiasme des premiers Congrès. Le passage des discours Ă la pratique allait pourtant s’avĂ©rer particulièrement malaisĂ©. Eu Ă©gard aux dimensions de cet article, nous choisirons de prĂ©senter, comme exemplaire de ces difficultĂ©s, la question homosexuelle, un des axes majeurs du combat d’Hirschfeld au moment de la fondation de la Ligue. L’exemple de l’homosexualitĂ© l’abandon des exigences initiales ? 9 Tous les Congrès de la Ligue mentionnent l’homosexualitĂ©, que ce soit sous la forme de comptes rendus scientifiques ou d’appels Ă la tolĂ©rance rĂ©digĂ©s par des militants. Dans les deux cas de figure, cependant, les discussions suscitèrent davantage de sujets de tension que de concordance. 10 Le dĂ©bat sur la nature de l’homosexualitĂ© rĂ©vĂ©lait un premier point d’achoppement. Alors que Magnus Hirschfeld s’était fait connaĂ®tre en systĂ©matisant la thĂ©orie d’Ulrichs sur le troisième sexe », et dĂ©fendait l’hypothèse d’une homosexualitĂ© innĂ©e, nombre d’intervenants soutenaient l’idĂ©e d’une homosexualitĂ© acquise. Lors du Congrès de Berlin de 1921, le Dr Rogge revint sur les recherches de Steinach et la possibilitĂ© de guĂ©rir » les pseudo-homosexuels » par un traitement hormonal appropriĂ©, tandis que les Dr Schwarz et MĂĽller-Braunschweig s’inscrivaient dans une perspective psychanalytique. Le Dr Weil, qui s’interrogeait sur le rĂ´le des sĂ©crĂ©tions internes » dans l’intersexualitĂ© », Ă©tait plus proche des conceptions d’Hirschfeld. Cette polaritĂ© ne fut jamais rĂ©solue. A Vienne, en 1930, le Dr Arthur Baum concluait qu’il n’y avait pas d’homosexualitĂ© constitutionnelle », et que celle-ci fonctionnait comme un paravent » pour d’autres problèmes, comme le narcissisme, la frigiditĂ© ou l’impuissance, dont certains n’étaient pas forcĂ©ment de nature sexuelle. A Brno, en 1932, en revanche, Hirschfeld prĂ©senta des statistiques montrant que 3% de la population serait homosexuelle ou bisexuelle tandis que le Dr Abraham dĂ©veloppait ses recherches sur le transsexualisme. 25 La rĂ©forme du §175 fut l’objet de plusieurs projets de loi, en 1919, 1925, 1927, 1933 et de multi ... 26 En 1917, les lois sur la sodomie avaient Ă©tĂ© abolies, comme l’ensemble du code pĂ©nal tsariste, la ... 27 Hiller, membre du groupe des Pacifistes rĂ©volutionnaires Ă©tait antibolchevique. Hirschfeld Ă©tait ... 28 Dose 1999, Tamagne 2000. 11 Dans tous les cas, l’enjeu restait la dĂ©pĂ©nalisation de l’homosexualitĂ©, en particulier en Allemagne oĂą le dĂ©bat autour du § 175 mobilisait les mouvements homosexuels et divisait l’opinion25. Le WhK qui se voulait apolitique, tout comme la Ligue, cherchait cependant Ă s’assurer du soutien des partis reprĂ©sentĂ©s au Reichstag le SPD et le DDP se montrèrent conciliants, le KPD s’engageant activement dans la lutte, d’autant plus facilement que l’URSS avait aboli les lois discriminatoires. La situation Ă©tait cependant loin d’être claire, la tolĂ©rance affichĂ©e par le parti communiste n’étant pas forcĂ©ment partagĂ©e par l’ensemble des militants tandis que la position soviĂ©tique n’était elle-mĂŞme pas dĂ©pourvue d’ambiguĂŻtĂ©26. La Ligue se fit l’écho de ces dĂ©bats. Ă€ Copenhague, Felix Halle, juriste et membre du KPD, consacra un long dĂ©veloppement Ă la dĂ©pĂ©nalisation de l’homosexualitĂ© dans le cadre du projet de rĂ©forme pĂ©nale de 1927, alors que Kurt Hiller27, proche collaborateur d’Hirschfeld, renvoyant dos Ă dos rĂ©volutionnaires » dĂ©sinformĂ©s et lĂ©gislateurs rĂ©actionnaires », s’en prit Ă l’écrivain communiste Henri Barbusse, qui, dans la revue parisienne Les Marges, stigmatisait l’homosexualitĂ© comme une forme de dĂ©gĂ©nĂ©rescence bourgeoise. Hiller, qui Ă©tait dĂ©jĂ intervenu Ă Berlin sur Le droit et les minoritĂ©s sexuelles », avait publiĂ© en 1922 une brochure, §175 la honte du siècle, oĂą il dĂ©nonçait la pusillanimitĂ© des partis politiques vis-Ă -vis de la question homosexuelle. Fondateur en 1920 d’un ComitĂ© d’action Aktionausschuss qui Ă©choua Ă unifier les mouvements homosexuels allemands, Hiller avait créé en 1925 le Cartel pour la rĂ©forme du Code pĂ©nal en matière sexuelle Kartell fĂĽr die Reforme des Sexualstrafrechts. RĂ©unissant diffĂ©rents mouvements de rĂ©forme sexuelle, le Cartel inscrivait les revendications homosexuelles dans une perspective plus large, et aurait ainsi servi, selon Ralph Dose, de modèle Ă la Ligue. Son contre-projet de loi, en 1927, se heurta Ă une fin de non-recevoir, suscitant cependant un ardent dĂ©bat dans la presse. L’action du Cartel et celle de la Ligue semblèrent aboutir en 1929 au moment oĂą un nouveau projet de loi prĂ©voyait la dĂ©criminalisation des rapports homosexuels entre adultes consentants28. Il n’entra pas en vigueur. Le WhK subit alors une crise interne, conduisant Ă la dĂ©mission de Magnus Hirschfeld, qui choisit de se consacrer Ă ses activitĂ©s internationales. 29 Haire 1930 XIII. 30 Pour une comparaison avec les Congrès de l’INGESE qui se tiennent Ă Berlin en 1926 et Ă Londres e ... 31 Lettre du 21 fĂ©vrier 1929 in Crozier 2001 316. 32 Weeks 1979, Hall 1995, Tamagne 2000. FondĂ©e en 1914 sous le patronage de Magnus Hirschfeld, Havel ... 33 Elle envoie un tĂ©lĂ©gramme d’excuse. Norman Haire et Laurence Housman avaient, entre autres, accep ... 34 William J. Robinson Ă©voqua la question du lesbianisme dans le cadre de la prostitution. Sur lesbi ... 12 L’important, en la matière, Ă©tait, selon Hirschfeld, de rompre la conspiration du silence »29. Or, alors que le Congrès de Berlin avait consacrĂ© sept communications Ă l’homosexualitĂ©, celle-ci n’était plus abordĂ©e, Ă partir de 1929, que de manière incidente. Ce repli, s’il s’expliquait en partie par la crise de la section allemande, qui avait Ă©tĂ© la plus vocale sur le sujet, tenait aussi Ă des considĂ©rations internes Ă la Ligue. Ă€ Londres, c’est Norman Haire lui-mĂŞme qui souhaita limiter les interventions sur le sujet, suite aux critiques formulĂ©es par Albert Moll30 qui aurait laissĂ© entendre que la Ligue accordait trop d’importance aux anomalies sexuelles » Bien sĂ»r cela n’était pas vrai, et de toute façon il y a tant de choses d’un plus grand intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral, que nous ne pouvons pas trouver de place sur le programme du Congrès pour la discussion de l’homosexualitĂ© ou d’autres variations de la norme »31, Ă©crivait-il Ă Dora Russell. Souci de respectabilitĂ©, ambition personnelle qui le poussaient Ă chercher la reconnaissance du monde mĂ©dical, les motivations de Haire Ă©taient multiples, et ont Ă©tĂ© justement dĂ©noncĂ©es par Ivan Crozier. Faut-il voir lĂ un exemple des limites de la coopĂ©ration entre mĂ©decins et militants ? On doit cependant relever qu’à la mĂŞme Ă©poque la BSSSP32, dont Haire Ă©tait Ă©galement membre, faisait preuve d’une grande prudence vis-Ă -vis d’un sujet encore tabou » en Angleterre. L’annĂ©e 1928 avait vu l’apogĂ©e de la campagne lesbophobe orchestrĂ©e autour du livre de Radclyffe Hall, Le Puits de solitude, finalement interdit. Si l’écrivaine ne semble pas avoir souhaitĂ© intervenir lors du Congrès de Londres33, la question de l’homosexualitĂ© fĂ©minine y fut abordĂ©e Ă plusieurs reprises, en dĂ©pit des vĹ“ux de Haire, mais uniquement dans le cadre du dĂ©bat sur la censure34, et toujours dans une perspective intellectuelle. Ă€ Vienne en 1930, les allusions furent encore plus limitĂ©es, et recentrĂ©es sur la question de l’homosexualitĂ© de situation ». Ernst Toller et Elgar Kern abordèrent ainsi le problème de l’homosexualitĂ© en prison, tandis que le Dr Fritz Wittels faisait de l’homosexualitĂ© masculine l’une des consĂ©quences de la misère sexuelle » c’était selon lui parce que les femmes allemandes faisaient preuve d’une trop grande moralitĂ© qu’elles conduisaient les hommes frustrĂ©s Ă se tourner vers les rapports homosexuels. L’objectif premier de la rĂ©forme pĂ©nale semblait bien ĂŞtre passĂ© au second plan. L’argumentation croissante en faveur d’une homosexualitĂ© acquise, qui allait de pair avec l’évolution de la recherche mĂ©dicale dans les annĂ©es 30, minait de fait en partie le combat pour la dĂ©pĂ©nalisation. 35 Ralph Dose remarque qu’il s’agit de branches fondĂ©es tardivement 1932 pour les branches hollanda ... 36 Brandhorst 2003 47. 37 Cleminson, Amezua 1999 ; Cleminson 2003 ; Glock 2003 ; Sinclair 2003. 38 L’homosexualitĂ© fut Ă©galement dĂ©criminalisĂ©e en 1932, sauf dans les forces armĂ©es. 39 Les Français Ă©taient cependant peu reprĂ©sentĂ©s au Congrès de Londres, mĂŞme si l’on doit souligner ... 13 Ce combat, en outre, ne trouvait pas forcĂ©ment d’écho au sein des branches nationales. Les sections hollandaise, française et espagnole prĂ©fĂ©rèrent ne pas adopter le manifeste gĂ©nĂ©ral de la Ligue et produire une version plus adaptĂ©e, selon elles, aux rĂ©alitĂ©s de leur pays35. La question homosexuelle connut ainsi un traitement diffĂ©renciĂ© selon les branches. Alors que la section hollandaise, très radicale, prĂ´nait la dĂ©pĂ©nalisation de l’homosexualitĂ© entre adultes consentants et l’égalitĂ© sociale et lĂ©gale pour les homosexuels, hommes et femmes, en liaison avec le NWHK, l’association de dĂ©fense homosexuelle nĂ©erlandaise modelĂ©e sur le WhK36, la branche espagnole37, fondĂ©e dans le contexte favorable de la Seconde RĂ©publique, et inspirĂ©e par la section française, se montrait très rĂ©ticente. ComposĂ©e essentiellement de mĂ©decins et de juristes, elle apparaissait comme une organisation Ă©litiste, sans doute la plus conservatrice de toutes les branches de la et dont les prĂ©occupations, proches de celles des classes moyennes et encore marquĂ©es par le catholicisme, tranchaient avec celles des mouvements anarchistes alors très prĂ©sents dans les milieux populaires espagnols. Aucun des deux courants ne tĂ©moignait par ailleurs de sympathie pour l’homosexualitĂ©, le principal enjeu des rĂ©formes Ă©tant le droit au divorce, finalement obtenu en 193238. Dans le cas français, l’indiffĂ©rence dominait, mĂŞme si l’on doit souligner qu’à la diffĂ©rence des pays voisins, l’homosexualitĂ© n’y Ă©tait pas condamnĂ©e, ce qui n’empĂŞchait pas l’hostilitĂ© et le harcèlement policier. La question du contrĂ´le des naissances dominait les dĂ©bats. Selon Mathilde Chenin, la Ligue de la RĂ©gĂ©nĂ©ration humaine » ou Pro Amore», fondĂ©e en 1928, permit de donner un nouveau souffle au mouvement nĂ©o-malthusien français qui avait subi de plein fouet les persĂ©cutions consĂ©cutives Ă la loi de 192039. Elle fut reprise en main, Ă partir de 1930, par le ComitĂ© français de la dont les principaux acteurs, Berty Albrecht, Victor Basch et le Dr Sicard de Plauzole, organisèrent des confĂ©rences et la publication de la revue Le Problème sexuel de 1933 Ă 1935. La question homosexuelle n’y fut jamais abordĂ©e. L’échec de la Ligue le rejet de l’option rĂ©volutionnaire ? 40 La section espagnole parvint cependant Ă organiser d’avril Ă mai 1933 une confĂ©rence consacrĂ©e aux ... 14 Le Congrès de Brno, qui devait originellement se tenir Ă Moscou, fut le dernier organisĂ© par la Ligue40. Les meetings prĂ©vus Ă Paris, puis Ă Chicago, en 1933, n’eurent pas lieu. L’arrivĂ©e des nazis au pouvoir en Allemagne, suivie de la mise Ă sac de l’Institut fĂĽr Sexualwissenschaft de Magnus Hirschfeld, porta un coup fatal Ă l’organisation, qui fut officiellement dissoute en 1935. Le but de la Ligue avait Ă©tĂ© de convaincre les gouvernements de la rationalitĂ© de la rĂ©forme sexuelle. Alors que l’Europe affrontait la dĂ©pression Ă©conomique et voyait monter la menace fasciste, de telles prĂ©occupations semblaient dĂ©passĂ©es. 41 Reich 2003 72. 42 Reich 2003 86. 43 Reich 2003 105. 15 Dans La RĂ©volution sexuelle, Wilhelm Reich consacre une partie de son analyse Ă l’échec de la Ligue. Selon lui, la crise sexuelle » doit ĂŞtre comprise comme le conflit entre la moralitĂ© qui est imposĂ©e Ă l’ensemble de la sociĂ©tĂ© par une minoritĂ©, dans l’intĂ©rĂŞt du maintien de son pouvoir, et les besoins sexuels de l’individu »41. Aussi les libĂ©raux, comme Magnus Hirschfeld », ou les rĂ©formistes » en gĂ©nĂ©ral, sont-ils vouĂ©s Ă l’échec puisqu’ils entendent rĂ©soudre la misère sexuelle sans remettre en cause le système qui la produit. Sont particulièrement visĂ©es l’institution du mariage monogame et l’abstinence sexuelle obligatoire pour la jeunesse, qui contribuent Ă la reproduction de cet ordre social autoritaire, ce que la science objective » ou apolitique » tolère au nom de la spiritualisation des relations sexuelles »42. Citant la dĂ©claration publiĂ©e par Norman Haire et Leunbach après la mort de Magnus Hirschfeld, oĂą ils expliquaient la dissolution de la Ligue du fait des conditions Ă©conomiques et politiques en Europe », de la faillite des branches nationales française et espagnole et surtout des divergences d’opinion » entre les membres quant au maintien de l’apolitisme primitif de la Ligue », Reich conclut C’était la fin d’une organisation qui avait tentĂ© de libĂ©rer la sexualitĂ© dans le cadre de la sociĂ©tĂ© rĂ©actionnaire »43. 44 Riese, Leunbach 1929 123. 45 Riese, Leunbach 1929 111. 46 Reich 2003 105. 47 Le choix de Moscou comme lieu du futur Congrès souleva en 1929 des objections de la part de certain ... 16 Les principaux problèmes portaient sur la dĂ©finition de la rĂ©forme sexuelle et le rĂ´le assignĂ© aux Ă©lites dans l’élaboration d’une nouvelle morale sexuelle. En 1928, Merritt-Hawkes opposait ainsi les scientifiques qui ont la connaissance des faits sexuels » et la masse » prisonnière de ses prĂ©jugĂ©s et tabous », tout en reconnaissant qu’il appartenait aux scientifiques d’aider les gens ordinaires » dans leur vie quotidienne, faisant surgir le bonheur lĂ oĂą il y avait le chagrin et apportant la satisfaction lĂ oĂą il n’y avait que le vide »44. Pour le communiste Felix Halle, au contraire Une rĂ©forme sexuelle ne peut jamais ĂŞtre l’œuvre d’un seul, ni d’un petit groupe scientifique aussi haut placĂ© soit-il. […] La transformation des relations sexuelles, l’accomplissement de la rĂ©volution sexuelle ne peuvent ĂŞtre que l’œuvre de la masse nĂ©cessiteuse elle-mĂŞme »45. Pour Halle, la rĂ©forme sexuelle ne pouvait se comprendre que dans une perspective marxiste, c’est-Ă -dire sur la base du matĂ©rialisme scientifique. Si le KPD devait, selon lui, soutenir les efforts de la Ligue, la rĂ©volution socialiste restait le meilleur moyen d’accomplir la rĂ©volution sexuelle. Il rappelait que la rĂ©volution russe avait prĂ©cipitĂ© une rĂ©forme sexuelle radicale » en URSS, dont les acquis Ă©taient soulignĂ©s dans la communication de G. Batkis et L. Gurwitsch consacrĂ©e Ă La rĂ©forme sexuelle en URSS » et dans celle du Dr Pasche-Oserski sur La lĂ©gislation pĂ©nale en matière de sexualitĂ© en URSS ». Pour ce dernier, l’URSS Ă©tait appelĂ©e Ă servir de modèle aux autres pays, point de vue alors couramment partagĂ© par nombre de rĂ©formateurs ou d’intellectuels. Faut-il pour autant considĂ©rer qu’il Ă©tait impossible d’atteindre les objectifs de la Ligue sans combattre simultanĂ©ment pour une rĂ©volution socialiste » et affirmer, comme Leunbach, que la Ligue Ă©tait condamnĂ©e Ă l’impuissance parce qu’elle n’a pas rejoint le mouvement ouvrier »46 ? Anita Grossmann souligne Ă juste titre que le KPD et la Ligue, malgrĂ© ses divisions entre une tendance libĂ©rale anglo-saxonne47 et une tendance pro-soviĂ©tique davantage germanique et scandinave, partageaient la mĂŞme foi dans le pouvoir de la science et le rĂ´le rĂ©gulateur de l’État en matière sexuelle. Si la dĂ©sagrĂ©gation de l’État-providence en Allemagne Ă partir des annĂ©es 1931-1932 et l’échec de la rĂ©forme sexuelle notamment homosexuelle ouvraient la voie aux demandes plus radicales d’organisations comme le Sexpol de Reich, celui-ci au final ne se trouva pas davantage en mesure de susciter des changements rĂ©els. Le durcissement de l’URSS sur les questions sexuelles, Ă partir de 1934-1935, devait par ailleurs porter le doute sur le potentiel Ă©mancipateur du modèle communiste en ces matières. 48 La malgrĂ© un regain d’intĂ©rĂŞt dans les annĂ©es 60, n’a fait l’objet jusqu’à prĂ©sent que de ... 49 Il est remarquable que ce passage ait Ă©tĂ© supprimĂ© de la traduction anglaise. 50 Chenin 60. 51 Rosenthal 1932 175. 17 Il est difficile, dès lors, d’apprĂ©cier l’influence de la Ligue, d’autant que l’examen des conditions de sa rĂ©ception est Ă peine engagĂ©48. Sur cette question Ă©galement, il semble que les avis aient divergĂ© au sein de la Ligue, entre le souci d’une reconnaissance officielle, garantie possible d’un impact politique, et la volontĂ© de rester Ă l’écart des pressions institutionnelles, manière de prĂ©server une certaine radicalitĂ© de pensĂ©e. J. H. Leunbach, en tant que secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la Ligue, se rĂ©jouit ainsi, dans son discours de bienvenue au Congrès de Copenhague, que la cĂ©rĂ©monie n’ait pas donnĂ© lieu Ă une rĂ©ception officielle ou aux discours verbeux » de reprĂ©sentants de l’État, de l’Église ou de toute autre instance de pouvoir49, mais se dit confiant que dans les jours qui suivent, et malgrĂ© le caractère spartiate » de l’accueil, des questions de la plus grande importance seront abordĂ©es, suscitant de nouvelles impulsions pour les travaux Ă venir. De fait, et mĂŞme si les membres de la Ligue furent invitĂ©s, Ă Vienne, Ă rencontrer le maire de la ville Ă la fin du congrès50, le Congrès de Brno fut, selon le Dr Rosenthal51, le premier Ă revĂŞtir un caractère semi-officiel », puisqu’il put se tenir dans les locaux de la facultĂ© de mĂ©decine et qu’il fut saluĂ© Ă la fois par les autoritĂ©s de la facultĂ©, le rĂ©gime tchèque et les villes de Brno et de Prague. Le prĂ©sident Masaryk, un ancien professeur de philosophie, envoya un tĂ©lĂ©gramme de bienvenue au Congrès, accompagnĂ© de ses meilleurs vĹ“ux. Bien que provinciale et excentrĂ©e, et peut-ĂŞtre moins prestigieuse que d’autres destinations, Brno, patrie de Gregor Mendel, le fondateur de la gĂ©nĂ©tique, offrait un terrain favorable Ă l’étude des questions de sexologie, d’autant que la lĂ©gislation tchèque très avancĂ©e en matière sexuelle avait Ă©tĂ© saluĂ©e Ă plusieurs reprises par le Congrès. 52 Haire 1930 xvi, xx. 18 Une autre mesure de l’influence de la Ligue pourrait ĂŞtre tentĂ©e Ă travers les comptes rendus parus dans la presse. Ivan Crozier prĂ©cise ainsi que les publications scientifiques, comme The Lancet ou le British Medical Journal n’avaient recensĂ© que les communications prĂ©sentant un intĂ©rĂŞt mĂ©dical » au dĂ©triment des autres travaux. On en trouve cependant un Ă©cho dans la presse gĂ©nĂ©raliste Ă partir du Congrès de Londres, peut-ĂŞtre grâce Ă l’action très mĂ©diatique de Norman Haire. Le Times y consacra deux articles, le premier reprenant en partie le discours d’ouverture de Magnus Hirschfeld, le second se focalisant sur la question de la censure, tandis que Le Temps, en France, s’intĂ©ressa davantage Ă la question du divorce, et souligna la prise de parole du dĂ©lĂ©guĂ© russe sur la situation en URSS. Dans les deux cas, il s’agissait de comptes rendus neutres, purement factuels. Le Congrès de Vienne suscita Ă©galement un certain intĂ©rĂŞt, en dĂ©pit d’une atmosphère trouble. Le Berliner Tageblatt du 17 septembre 1930 consacra un assez long article Ă l’ouverture du Congrès. Le journal, qui, dĂ©jĂ dans les annĂ©es vingt, avait suivi avec sympathie le combat de Hirschfeld pour l’abolition du §175, livrait un long passage de son intervention oĂą il appelait entre autres au droit Ă l’amour » des minoritĂ©s sexuelles ». Le Times note cependant le 18 septembre 1930 que le bâtiment du Congrès est fortement gardĂ© du fait de prĂ©cĂ©dentes manifestations d’hostilitĂ© Ă l’égard de la Ligue pour la RĂ©forme Sexuelle de la part de membres du parti clĂ©rical » ce qui rappelait les attentats dont Hirschfeld, reprĂ©sentant alors le WhK, avait pu ĂŞtre l’objet lors de confĂ©rences Ă Munich. De manière beaucoup moins alarmante, Dora Russell et Norman Haire avaient soulignĂ©, lors de l’ouverture du Congrès de Londres, que son organisation avait Ă©tĂ© laborieuse du fait de la tradition de pruderie sexuelle et d’hypocrisie » propre Ă l’Angleterre, le pays le plus rĂ©actionnaire sur la question sexuelle »52. 53 Haire 1930 593. 54 Russell 1975 218. Haire rompra avec Dora Russell en raison de ce qu’il appelle sa subordinati ... 19 Les principes fondamentaux de la Ligue soulignaient que celle-ci ne doit pas se confiner Ă l’étude des problèmes sexuels. Son but premier est d’obtenir des rĂ©formes pratiques pour le bien de l’humanitĂ© par l’application de la connaissance dĂ©rivĂ©e de l’étude de ces problèmes »53. Dans son autobiographie, Dora Russell note, a posteriori, que le principal problème de la Ligue Ă©tait que les contributions Ă©taient presque toutes destinĂ©es Ă informer ou influencer l’opinion publique plutĂ´t qu’à organiser l’action politique […] au total [ses] collègues Ă©rudits se contentaient de dĂ©crire l’état de la connaissance et de la pratique publique, d’exposer l’inhumanitĂ© des lois sans envisager de façon sĂ©rieuse d’y remĂ©dier »54. 55 Dose 1999 246. 56 Dose 1999 252. 20 Organisme de coordination Ă vocation internationale, la Ligue n’était pas armĂ©e pour agir sur le terrain et mener une action de proximitĂ©. Une telle tâche Ă©tait logiquement dĂ©volue aux branches nationales et aux mouvements affiliĂ©s mais ceux-ci conservaient la maĂ®trise de leur agenda, poursuivant leurs propres objectifs. Selon Ralph Dose55, en prĂ©tendant faire la synthèse d’aspirations souvent contradictoires, la Ligue avait Ă©tĂ© incapable de satisfaire quiconque. Ni les homosexuels dont les revendications Ă©taient noyĂ©es dans la masse, ni les fĂ©ministes brimĂ©es au sein d’un mouvement majoritairement masculin, ni les nĂ©o-malthusiens pris au piège du dĂ©bat sur l’eugĂ©nisme et la misère sociale. Sa faillite, pourtant, ne saurait ĂŞtre totale forum international oĂą pouvaient ĂŞtre discutĂ©s des sujets d’intĂ©rĂŞt aussi bien mĂ©dical, social que moral, la Ligue avait permis la diffusion des idĂ©es nouvelles dans de très nombreux pays, et constituĂ© un espace de rĂ©flexion unique oĂą pouvaient se confronter mĂ©decins et rĂ©formateurs sexuels, tenants d’une rĂ©volution socialiste » et libĂ©raux anglo-saxons, humanistes et utopistes de tous bords. Elle ouvrait ainsi la voie Ă d’autres organisations, tel que le mouvement international pour le planning familial, qui firent le choix, dans un contexte plus favorable, de limiter leurs ambitions pour sans doute davantage d’efficacitĂ©56. Haut de page Bibliographie Brandhorst Henry, 2003, From Neo-Malthusianism to Sexual Reform the Dutch Section of the World League for Sexual Reform », Journal of the History of Sexuality, Vol. 12, n° 1, January, p. 38-67. 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Voir par exemple Steakley 1997, Tamagne 2000. 3 Riese, Leunbach 1929 14. 4 Riese, Leunbach 1929 14. 5 Les actes des Congrès Berlin, 15-20 Septembre 1921 ; Copenhague, 1-5 Juillet 1928 ; Londres, 8-14 Septembre 1929 ; Vienne, 16-23 Septembre 1930, Ă l’exception du dernier, Ă Brno 20-26 Septembre 1932, pour lequel ne subsistent que des comptes rendus, ont fait l’objet d’une publication dans les trois langues officielles de la Ligue anglais, français et allemand. 6 Voir note 21. 7 Les changements Ă la Constitution pouvaient ĂŞtre faits Ă la majoritĂ© simple et devaient ĂŞtre soumis au ComitĂ© Central exĂ©cutif au moins 4 semaines avant la date du Congrès. 8 Riese, Leunbach 1929 9. 9 Anita Grossmann 1995 120 souligne ainsi les convergences entre le programme de la et celui de l’EpS Einheitsverband fĂĽr proletarische Sexualreform, liĂ© au KPD, mĂŞme si celui-ci est plus osĂ© », prĂ´nant notamment le traitement gratuit des troubles sexuels causĂ©s par le capitalisme et la famille bourgeoise. » 10 Ce journal ne vit jamais le jour. La branche espagnole produisit cependant deux exemplaires de Sexus, la section hollandaise Sexueele Hervorming, et la branche française Le Problème sexuel. 11 Riese, Leunbach 1929 23. 12 Dose 1999 243. 13 On compte 182 adhĂ©rents individuels, dont un tiers pour la branche britannique. Lors des votes, chaque membre individuel avait une voix; les organisations pouvaient prĂ©tendre au maximum Ă 5 voix 1 voix pour 500 membres. Lors de l’AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale, chaque pays Ă©tait reprĂ©sentĂ© par un vote. 14 Reich 2003 103. 15 NĂ©anmoins Ivan Crozier remarque que le Congrès de Londres ne prĂ©sentait qu’un panel restreint de scientifiques et de mĂ©decins ; les psychanalystes de renom, en particulier, Ă©taient absents. 16 Haire, sexologue australien, homosexuel, juif, qui ne buvait pas d’alcool et souffrait de surpoids » pouvait cependant ĂŞtre considĂ©rĂ© comme un outsider » au sein du monde mĂ©dical britannique très conservateur. Crozier 2001. 17 Norman Haire se plaça ainsi, lors du Congrès de Londres, en situation de concurrence face Ă Marie Stopes, Stella Browne et Naomi Mitchison sur la question du contrĂ´le des naissances, dĂ©valorisant leurs interventions comme non professionnelles. Crozier 2001. 18 Riese, Leunbach 1929 107. 19 Marcuse 1927, Greenwood 1931. 20 Haire 1930 xii. 21 Il cite notamment la publication du Zeitschrift fĂĽr Sexualwissenschaft 1908, la première confĂ©rence internationale sur le contrĂ´le des naissances qui se tint Ă Dresde en 1911 sous l’impulsion d’Helene Stöcker et du Bund fĂĽr Mutterschutz und Sexualreform, la crĂ©ation de l’Institut fĂĽr Sexualwissenschaft Ă Berlin en 1919 et le premier Congrès International pour la RĂ©forme Sexuelle sur une Base Scientifique qui se tint Ă Berlin en 1921, et fit ainsi figure de prĂ©curseur de la Riese, Leunbach 1929 29. 22 Il n’est pas possible ici de consacrer une longue analyse Ă la question de l’eugĂ©nisme, vis-Ă -vis de laquelle, cependant, des membres de la Ligue ont manifestĂ© leur inquiĂ©tude. Lors du Congrès de Londres, le Dr Eder intervint sur le thème de la stĂ©rilisation des inaptes », pour la dĂ©noncer comme incapable de rĂ©soudre le problème de l’arriĂ©ration mentale et susceptible au contraire de rĂ©duire la proportion d’individus talentueux ou gĂ©niaux », tandis que Magnus Hirschfeld, s’il dĂ©courageait les intersexuels » de chercher Ă procrĂ©er, s’opposait Ă l’idĂ©e de stĂ©rilisation forcĂ©e. Mathilde Chenin 2003 50-52 montre nĂ©anmoins que d’autres, comme la britannique Cora Hodson, ou le français Eugène Humbert, ont au contraire voulu voir dans la science eugĂ©nique un moyen de lutter contre la dĂ©gĂ©nĂ©rescence et/ou la misère sociale. 23 Haire 1930 xv. 24 Haire 1930 xxv. 25 La rĂ©forme du §175 fut l’objet de plusieurs projets de loi, en 1919, 1925, 1927, 1933 et de multiples dĂ©bats avant que le rĂ©gime nazi, en 1935, ne le modifiât finalement dans un sens encore plus dĂ©favorable, marquant l’échec dĂ©finitif du combat pour la dĂ©pĂ©nalisation. 26 En 1917, les lois sur la sodomie avaient Ă©tĂ© abolies, comme l’ensemble du code pĂ©nal tsariste, laissant croire Ă une tolĂ©rance particulière de la part du rĂ©gime bolchevique. Ă€ partir de 1934, cependant, l’homosexualitĂ©, perversion fasciste » fut Ă nouveau passible d’une peine pouvant s’élever jusqu’à 5 ans de travaux forcĂ©s. Il semble d’ailleurs que la rĂ©pression existait dĂ©jĂ avant cette date et ne fit ensuite que s’accentuer. La position marxiste vis-Ă -vis de l’homosexualitĂ© Ă©tait du reste confuse. Dans L’Origine de la famille, de la propriĂ©tĂ© privĂ©e et de l’État de Friedrich Engels, l’homosexualitĂ© Ă©tait prĂ©sentĂ©e comme un vice choquant et contre-nature ». 27 Hiller, membre du groupe des Pacifistes rĂ©volutionnaires Ă©tait antibolchevique. Hirschfeld Ă©tait membre du SPD. 28 Dose 1999, Tamagne 2000. 29 Haire 1930 XIII. 30 Pour une comparaison avec les Congrès de l’INGESE qui se tiennent Ă Berlin en 1926 et Ă Londres en 1930 et se veulent uniquement scientifiques, voir Marcuse 1927, Greenwood 1931, Dose 1999. 31 Lettre du 21 fĂ©vrier 1929 in Crozier 2001 316. 32 Weeks 1979, Hall 1995, Tamagne 2000. FondĂ©e en 1914 sous le patronage de Magnus Hirschfeld, Havelock Ellis et Edward Carpenter qui en devint le prĂ©sident d’honneur, la BSSSP, très marquĂ©e par l’influence fabienne, faisait de la rĂ©forme sexuelle, en particulier de la dĂ©pĂ©nalisation de l’homosexualitĂ©, son objectif majeur. NĂ©anmoins, elle ne cherchait pas ĂŞtre identifiĂ©e comme un mouvement homosexuel et privilĂ©gia toujours le dĂ©bat Ă l’activisme. 33 Elle envoie un tĂ©lĂ©gramme d’excuse. Norman Haire et Laurence Housman avaient, entre autres, acceptĂ© de tĂ©moigner en sa faveur lors du procès. 34 William J. Robinson Ă©voqua la question du lesbianisme dans le cadre de la prostitution. Sur lesbianisme et censure, voir les interventions de Rubinstein, Laurence Housman, Georges Ives, Bertrand Russell in Haire 1930. 35 Ralph Dose remarque qu’il s’agit de branches fondĂ©es tardivement 1932 pour les branches hollandaise et espagnole et de manière relativement indĂ©pendante. Cependant, la branche anglaise, sous l’impulsion de Norman Haire, choisit Ă©galement de livrer une version rĂ©visĂ©e du programme de la Ligue, moins susceptible d’offenser le public anglais » Crozier 2001 312.. 36 Brandhorst 2003 47. 37 Cleminson, Amezua 1999 ; Cleminson 2003 ; Glock 2003 ; Sinclair 2003. 38 L’homosexualitĂ© fut Ă©galement dĂ©criminalisĂ©e en 1932, sauf dans les forces armĂ©es. 39 Les Français Ă©taient cependant peu reprĂ©sentĂ©s au Congrès de Londres, mĂŞme si l’on doit souligner la prĂ©sence de Madeleine Pelletier qui intervint Ă deux reprises, d’abord sur l’avortement, puis sur Le sexe et la morale ». 40 La section espagnole parvint cependant Ă organiser d’avril Ă mai 1933 une confĂ©rence consacrĂ©e aux questions de gĂ©nĂ©tique et d’eugĂ©nisme mais aussi Ă la prostitution et Ă la puĂ©riculture, Ă laquelle assistèrent le ministre de l’Instruction publique et le PrĂ©sident de la RĂ©publique Cleminson, Amezua 1999 188. La section britannique survĂ©cut Ă travers trois associations la Sex Education Society, la Federation of Progressive Societies and Individuals qui devint la Progressive League et la British Sexology Society, hĂ©ritière de la BSSSP Hose 1999 252. 41 Reich 2003 72. 42 Reich 2003 86. 43 Reich 2003 105. 44 Riese, Leunbach 1929 123. 45 Riese, Leunbach 1929 111. 46 Reich 2003 105. 47 Le choix de Moscou comme lieu du futur Congrès souleva en 1929 des objections de la part de certains participants, inquiets de l’accueil des membres non communistes en URSS. Dora Russell craignant pour sa part qu’aucun Congrès ne puisse se tenir ensuite aux Etats-Unis, souligna que l’URSS, en avance en matière sexuelle, n’avait pas besoin d’un tel rassemblement. 48 La malgrĂ© un regain d’intĂ©rĂŞt dans les annĂ©es 60, n’a fait l’objet jusqu’à prĂ©sent que de travaux dispersĂ©s. Si l’on excepte la tentative de synthèse de Ralph Dose, la plupart des auteurs se sont concentrĂ©s sur une section nationale, sans qu’il soit possible de tenter une apprĂ©ciation globale de la rĂ©ception critique des travaux de la Ligue Dose 1999. 49 Il est remarquable que ce passage ait Ă©tĂ© supprimĂ© de la traduction anglaise. 50 Chenin 60. 51 Rosenthal 1932 175. 52 Haire 1930 xvi, xx. 53 Haire 1930 593. 54 Russell 1975 218. Haire rompra avec Dora Russell en raison de ce qu’il appelle sa subordination de la rĂ©forme sexuelle Ă la politique ». Crozier 2003 36 55 Dose 1999 246. 56 Dose 1999 de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Florence Tamagne, La Ligue mondiale pour la rĂ©forme sexuelle La science au service de l’émancipation sexuelle ? », Clio. Histoire‚ femmes et sociĂ©tĂ©s, 22 2005, 101-121. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Florence Tamagne, La Ligue mondiale pour la rĂ©forme sexuelle La science au service de l’émancipation sexuelle ? », Clio. Histoire‚ femmes et sociĂ©tĂ©s [En ligne], 22 2005, mis en ligne le 01 dĂ©cembre 2007, consultĂ© le 27 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page Auteur Florence Tamagne Florence TAMAGNE est maĂ®tresse de confĂ©rences Ă l’UniversitĂ© de Lille 3. Historienne du genre et des sexualitĂ©s, elle a publiĂ© Histoire de l’homosexualitĂ© en Europe. Berlin, Londres, Paris, 1919-1939, Paris, Seuil, 2000 et Mauvais genre ? Une histoire des reprĂ©sentations de l’homosexualitĂ©, Paris, EDLM, 2001. Articles du mĂŞme auteur Paris, Seuil, 2010, 392 p. Paru dans Clio. Femmes, Genre, Histoire, 36 2012 Paris, Payot, 2011, 173 pages. Paru dans Clio. Femmes, Genre, Histoire, 34 2011 Paru dans Clio. Histoire‚ femmes et sociĂ©tĂ©s, 14 2001 Haut de page Droits d’auteur Tous droits rĂ©servĂ©sHaut de page
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